Un Stade Rennais agressif en début de mercato

Cela a été officialisé la semaine dernière : En plus de Gauthier Gallon en qualité de second gardien, Ludovic Blas et Enzo Le Fée ont rejoint les rangs du Stade Rennais. Des arrivées qui ravissent une bonne partie des supporters rouge et noir, en témoigne les réactions sous chaque post du club. Et avec les prolongations actées, c’est un mercato qui fait -à ce jour- l’unanimité, ou presque…

Recrutement made in Ligue 1

C’est un secret de polichinelle, Florian Maurice aime se tourner vers le championnat de France, en priorité. C’est pourquoi il s’est montré très satisfait de boucler les signatures respectives de Gallon, Blas et Le Fée. Si le talent de ces joueurs aura laissé une empreinte positive dans leur club respectif, il est désormais temps de la marquer au fer rouge…

Gauthier Gallon, gardien de but, 30 ans

Beaucoup avait visé juste avant que l’information ne sorte dans la presse. Première recrue de l’intersaison, Gauthier Gallon arrive en provenance de Troyes en lieu et place de Dogan Alemdar. Ce dernier fait, quant à lui, le chemin inverse, sous la forme d’un prêt sans option d’achat. Donner le temps au gardien turc de s’aguerrir et pouvoir compter –lorsque Mandanda le nécessitera- sur un gardien qui a déjà prouvé sa fiabilité au plus haut niveau, tel était l’objectif de la direction sportive.

Pour le nouveau portier rennais, c’est un bond non négligeable dans sa carrière, après deux saisons dans la peau d’un titulaire en Ligue 1 ponctuées par une descente à l’issue du dernier exercice. Ce qui ne l’a pas empêché de faire partie des satisfactions du côté de l’ESTAC. Le néo-rennais, qui n’est autre que le cousin de Jonas Martin (ex-SRFC), a paraphé un contrat de 3 ans avec le Stade Rennais.

Ludovic Blas, milieu de terrain, 25 ans

Si son nom émanait à maintes reprises de la bouche des supporters du temps où son ami James Lea-Siliki était au club, l’ancien guingampais (2015-2019 en pro) aurait pu ne jamais fouler la pelouse du Roazhon Park sous la tunique Rouge et Noir domiciliée. Et il y a deux raisons à cela :

D’abord, car l’équipe dans laquelle il performait n’était autre que le rival nantais. Le dernier ayant fait ce trajet remonte à O.Monterrubio, avec la réussite qu’on lui connaît. Et ça, Ludovic Blas le sait.
Ses propos à son arrivée en attestent : il y avait une once d’appréhension à l’idée de rejoindre l’ennemi historique. Il faut dire que l’impression laissée du côté de la Beaujoire, auréolée d’un succès en Coupe de France (2021), n’est pas à minimiser.

Et puis, parce que tout semblait déjà bien ficelé avec le LOSC à l’été 2022. Censé bénéficier d’un bon de sortie il y a un an, le choix qui s’était porté vers le club nordiste aura été vivement discuté. Notamment par son entraineur de l’époque Antoine Kombouaré. Ce dernier n’y voyant pas d’intérêt sportif pour son capitaine, à l’aube d’une campagne européenne avec les Nantais.

Arpentant la Bretagne depuis ses débuts en pro, le natif de Colombes (92) compte 132 rencontres de Ligue 1 avec les Canaris, après en avoir disputé 103 avec l’EAG. Rallier les bords de la Vilaine (contrat de 4 ans, 2027) ou la volonté affirmée de rester dans le championnat de France plutôt que s’envoler à l’étranger. Car, « la Bretagne, ça vous gagne »…

Enzo Le Fée, milieu de terrain, 23 ans

Lors de la conférence de presse de Ludovic Blas, Florian Maurice ne s’en cachait plus : une nouvelle arrivée devait avoir lieu vendredi dernier. Pas de contrepied, c’est bel et bien Enzo Le Fée qui s’est engagé avec le Stade Rennais, jusqu’en 2028.

Une date d’officialisation qui ne dépendait plus que du parcours de l’équipe de France à l’Euro Espoirs auquel il participait, aux côtés d’Amine Gouri et Arnaud Kalimuendo. Prématurément sortis par l’Ukraine en quarts de finale, l’élimination des Bleuets entrainait quasi instantanément la signature du milieu créateur. Ainsi, le « petit prince de Keryado » (quartier de Lorient) fut projeté sur le Parlement de Bretagne, à Rennes, dans la vidéo de présentation du club. Joli clin d’œil !

Avec 107 rencontres de Ligue 1 à son compteur, le moment est venu de gravir un échelon supplémentaire, après avoir déjà été retenu par Régis le Bris afin de parfaire sa progression à l’été 2022. Le Fée ne devrait pas non plus se sentir dépaysé, en ayant effectué toutes ses classes au FC Lorient à partir de ses 8 ans, lui permettant de porter les couleurs de l’équipe de France lors des plus belles compétitions qu’il soit pour un joueur de sa catégorie. Quand bien même le fiasco aux JO 2021 et la déception récente à l’Euro Espoirs doivent atténuer ce sentiment de fierté.

En pleine éclosion, SoFoot dressait d’ailleurs le portrait d’un jeune homme attachant, passionné par son métier. Récit qui avait été perçu très positivement à sa sortie, restant en mémoire des observateurs de Ligue 1… Et particulièrement du Stade Rennais !

Stade Rennais, club dépensier

Ces recrues étaient dans l’air depuis un moment, avant même que la période des transferts (10 juin – 1ᵉʳ septembre) n’ait ouvert, le Stade Rennais n’a pas tardé à investir massivement. 15 Millions sur Blas, une somme qui avoisinerait les 20M pour Le Fée… Ces montants viennent alimenter le débat des dépenses du Stade Rennais. Feuilleton récurrent ces derniers mois et dont la fameuse balance « achats – ventes » ne semble pas être acquise de tous. Et ce n’est pas l’échec d’A.Gomis qui viendra atténuer les véhémences à son départ.

Car ne pas être un suiveur assidu du club et donc de ses transactions donne le droit au pardon, mais aussi à l’absurde. Car, après avoir déjà encaissé près de 30M sur ce mercato (Guirassy, Badé, Diouf), le Stade Rennais sait récupérer une bonne partie de ses mises. Aussitôt réinvesties. Le club breton ne peut donc plus se cacher.

Mais, s’il souhaite faire mieux saison après saison, les arrivées de Blas et Le Fée témoignent en ce sens. Consensus légitime, le débat sur les performances du SRFC par rapport aux attentes de début de saison est ouvert.

Tendance nouvelle du marché des transferts

Difficile, en effet, de faire passer inaperçu de telles sommes. D’ailleurs, l’interrogation suscitée autour de ces montants ne se limite pas qu’aux observateurs extérieurs.

Il y a peu, la durée de contrat était une variable déterminante. En ce sens, les joueurs à qui il restait un an de contrat rentraient dans la case des « bons coups à réaliser » lors du mercato. La valeur du joueur étant automatiquement revue à la baisse.
Aujourd’hui, de multiples exemples prouvent le contraire… Parmi les plus réputés, Kane (Tottenham), Taremi (Porto), Pulisic (Chelsea, futur Milan AC), ou encore l’imbroglio qui règne autour de Kylian Mbappé… Ce n’est pas pour autant que les clubs daignent brader leur joueur.
De l’autre côté de la transaction, le club acheteur ne souhaitant pas voir un autre club, pire un concurrent, lui passer devant, n’hésite pas à mettre les sous pour être certain d’obtenir gain de cause.

Et le phénomène se généralise. Car les départs de Blas et Le Fée étaient inéluctables depuis un moment maintenant. Mais, bataille géographique, président dur en affaire, etc. la variable « talent du joueur » se trouve amoindrie. À une autre échelle, Declan Rice, capitaine des Hammers et titulaire en sélection anglaise, en est le parfait exemple.
Un ensemble de critères qui tenterait d’expliquer pourquoi le Stade Rennais n’a « pas eu le choix » que de s’aligner sur ces montants. Pour notre plus grand plaisir, finalement…

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